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Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/176

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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES ne vous plest accompaigner l’honneur de vostre liberalité. Car en l’absence du roy de Navarre, tant aux visitacions qu’il luy convient faire que en sa maison, veu le nombre de gens qui ont affaire à luy, il fait une telle despense que tout son bien ne le sauroit garder d’estre bientost destruit. Il vous plera, Monseigneur, y avoir regard, non tant pour luy que pour vostre service ; car je vous puis assurer pour l’avoir encores ce voyaige plus entendu que jamais, que vous n’y sauriez mettre homme plus aymé de vos subjectz ni plus craint de vos ennemys. Car quant il demeure en ce païs, vous pouvez dormir en seureté, combien que l’on luy donne assez d’alarmes ; mais sou bon sens prouvoit à tout. Je vous supplie encores une fois, Monseigneur, luy donner

moyen de vous servir pardessa, et le nous renvoyer bientoust. Et pour vostre service et l’acquist du roy de Navarre, je vous supplie le croire des propous que je luy ay tenus. Et en cete esperance que vous ferez ce bien à vos affaires et à nous vos servicteurs de le nous renvoyer, vais prier Nostre Seigneur vous donner, Monseigneur, aussy bonne et longue vie que

desire vostre amour et bonne grace Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. | Ms. n° 28. ]