Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/19

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SUPPLÉMENT À LA NOTICE
SUR
MARGUERITE D’ANGOULÊME,
SŒUR DE FRANÇOIS IER,
REINE DE NAVARRE.


Lorsque j’entrepris des recherches sur la vie et le caractère de Marguerite, je savais que les mœurs de cette princesse devraient être l’objet d’une enquête particulière, et l’ayant faite avec rigueur et impartialité, il se trouva que tous les écrivains graves, comme Bayle, De Thou, Sainte-Marthe, le cardinal du Bellay, avaient honoré les mœurs de la reine de Navarre, si souvent diffamées par les romanciers modernes ; le témoignage même de Brantôme, l’historien le plus suspect et le plus consulté en ces matières, pour en faire une arme offensive, il avait fallu l’interpréter et l’étendre. Les œuvres de Marguerite, soit en vers, soit en prose, n’autorisent contre elle aucun soupçon : toutes ses poésies respirent une piété ardente et sincère, dont on suit la trace dans sa correspondance et jusque dans son Décaméron, un des livres les plus mal jugés et qui vaut en vérité beaucoup