Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/22

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SUPPLÉMENT À LA NOTICE

SUPPLÉMENT A LA NOTICE sentir. Examinons en détail cette pièce singulière

AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR, (c

C « Sire, ce qu’il vous plut m’escripre que en con « tinuant vous me feriez connoistre, m’a fait con «  tinuer et davantage espérer que vous ne vou «  driez laisser vostre droit chemin pour fuir ceulx qui, pour le principal de leur heur, desirent « vous voir, encores que de mal en pis. Mon in «  tention soit prescripte, si ne vous faudra jamais « l’honneste et ancienne servitude que j’ai porté « et porte à vostre heureuse honne grace. Et si l’imparfection parfaicte de cent mille faultes « vous fait desdaigner mon obéissance, au moins, Sire, faictes moi tant d’honneur et de bien que « de n’augmenter ma lamentable misère en demandantexpérience pour défaite, là où vous con «  noissez sans vostre aide l’impuissance ; comme « vous témoignera une enseigne que je vous en «  voye ; ne vous requérant pour fin de mes mal «  heurs et commencement de bonne année, sinon qu’il vous plaise que je vous sois quelque petit « de ce que infiniment vous m’estes et serez sans « cesse en la pensée. En attendant cet heur de « vous pouvoir voir et parler à vous, Sire, le désir

que j’en ay me presse de très humblement (C

( ( (