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Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/229

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DE LA REINE DE NAVARRE.

parent ny amy qui me seult garder de vous advertir, non seulement de ce que je say, mais de ce que je doubte, pour nous en conduire par vostre coumandement et prudent advis. Il vous plera l’ouïr. (Sans signature.)

[ Ms. nº 82 bis. ] LETTRE CXXII.

AU ROI. (Nérac, — ? mai — 1512.) Monseigneur, j’ay receu la lectre qu’il vous a pleu m’escripre, par laquelle il vous plest auctoriser le roy de Navarre et moy de donner grace, à nostre requeste, au prisonnier. Dont je vous mercierois très humblement, si n’estoit que j’ay tant d’occasions, par les propous que m’a escript Frotté qu’il vous a pleu luy tenir de moy, d’uzer de ce mot de très humble mercy, que je n’y ouse entrer, car ma vie en lieu de ma lectre n’y sauroit sactisfaire. Mais cete cy ne sera que pour vous dire, Monseigneur, que ce prisonnier, pour cuider car l’homme dont il est ici question fut arrêté pour une tentative d’empoisonnement sur la reine de Navarre. (Voyez la lettre ci-après.) Dans tout ceci, Marguerite était obligée à une grande circonspection, non-seulement à cause du caractère sacré d’Érard de Grossoles, mais peut-être aussi à cause de celui du coupable :

— « L’invention que l’on

dit que les moynes ont d’empoisonner en ce pays, c’est dedans l’en— (T. I, p. 372.) La conteuse du Décameron expiait ses médisances et ses railleries contre les beaux pères. Il lui en reste encore aujourd’hui la réputation d’hérétique. cens. » —