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DE LA REINE DE NAVARRE.

nous, les nostres et nos vies ne soumes que pour servir la vostre et la conserver. Je ne vous recoumanderay point vostre chair et vostre sang, car vous congnoissez tant vostre bonne niepce, que je suis seure que vous ferez mieux pour elle que sa prière ne la mienne ne sauroit demander. Par quoy, Monseigneur, tout ce que je vous requiers et demande, c’est qu’il vous plese garder en toutes sortes vostre vie et santé ; car vos ennemys sont si meschans, que, oultre la guerre apparente, ils ont mille invencions de nuire, et j’en say de tant estranges sortes, qu’il est incréable, coume vous saurez cy après. Et je supplie celuy qui est vivant en vous y desclairer tellement ses vertus, que tous vos ennemis soient mis où de bon cueur les desire

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [ Ms. n° 78.]

II. 15