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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. de repentir ; d’ailleurs tous ces endroits sont traduits de l’Écriture et les versets sont indiqués en marge. On pourra toujours dire que Marguerite les a choisis et rassemblés avec l’intention secrète de voir partout son frère et de soulager sa passion à la faveur de l’image. A cela je n’aurais rien à répondre, sinon que c’est convertir une hypothèse en fait, abuser du hasard des mots et se prévaloir d’apparences qui peuvent être trompeuses. Cette méthode permise, excellente peutêtre dans un ouvrage d’imagination, n’est pas recevable dans l’histoire ni dans la critique ; par elle on obtient des résultats neufs et piquants, mais il faut s’en priver lorsqu’on tient à être véridique plutôt qu’à paraître ingénieux. Ainsi la lettre de 1521 demeure le seul document authentique sur ce sujet. Les explications que j’ai hasardées ne sont que des conjectures dont chacun fera l’estime qu’il lui plaira. Mais de quelque manière que cette lettre soit entendue, elle ne peut en rien diminuer le respect dû au caractère de Marguerite ; elle doit au contraire y ajouter cette admiration mêlée de pitié que fait naître l’aspect d’une grande et singulière infortune supportée, combattue avec courage. A quelles dures épreuves ce noble cour a été