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Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/70

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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE XX.

AU ROI, A MADRID. ( 20 novembre 1525.)

Monseigneur, plus je voys en avant et plus je sens l’eslongnement de vostre veue, qui à grant peine se soutiendroit, si le desir de vous obéir et fere chose plus necessaire pour vostre service que ma demeure ne me donnoit force de le porter. Mais ce seul regard, avecques la seureté que j’ay de vostre bonne grace et tant desirée santé, me contraint, contre mon vouloir, vouloir ce que vous voulez et me diligenter ; ce que j’espère fere en sorte que, s’il est possible, je trouveray Nouel à Nerbonne ; et pour cete cause, ay aujourd’huy doublé ma journée ; et demain, qui est la NostreDame’, feray cinq lieues sans subjourner que je ne soye en vostre terre. Et pour tout le secours que je vous demande en ce long et fascheux chemin, je vous supplie, Monseigneur, que vous mettez peine de vous esjouir et fortifier le plus que vous pourrez, sans prendre riens à cueur qui puisse empescher le bon coumancement de santé où (sic) par tous ceux qui sont venus et qui m’ont escript, j’ay seu que Nostre Seigneur despuis mon partir vous a donné ; dont la louange à jamais luy en soit rendue, car c’est assez pour moy penser lesser ung tel frère, encores que vous · La présentation de Notre-Dame, le 21 novembre