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DE LA REINE DE NAVARRE.

cripre, afin qu’il vous plese estre asseure que la santé que vous m’avez commandée de garder m’a jusques icy acompagnée et fera, mais que souvent je puisse estre asseuré de la vostre ; car vous savez combien elle me touche.

Monseigneur, il vous dira l’honneste traitement que m’ont fait madame Bryante’, la comtesse de Sardaigne · et les filles du duc, et le présent de ces mulles, qui sont si belles et bonnes que je voudrois les vous avoir fait essayer de Madrid à Lyon. Mais j’espère, Monseigneur, que Nostre Seigneur y prouvoira mieux que je ne puis desirer, par quoy, remettant le tout à luy, ne veux plus penser que à l’en supplier et fere ce que m’avez commandé en France. Mais le temps et les chemins ne veulent que je m’eslongne de vous que à petites journées ; car il y a si loing, que gens et bestes me fauldroient. Je voys coucher à Médine", où je pense trouver Brion, et ne fauldray à le vous diligenter. Mais j’ay entendu que pour les choses qu’il vous porte et pour le malaisé chemin, il ne se peult advancer ; qui me fera, après mes très humbles recommandacions à vostre bonne grace, fere fin ; suppliant · Briande, ou Chimène de l’Infantado, fille du duc. On prétend qu’elle aima passionnénient François ler, et que dans la donleur de son absence, elle se fit religieuse en 1526. Elle fonda le monastère de la Piété, à Guadalaxara. . Lisez de Saldagne. C’est la sœur du duc de l’Infantado. ’A Médina-Celi. Elle y coucha le 3 décembre. (Voyez Rec. imp., 1. I, lettre 42, p. 202) Medina-Celi est à six lieues de Siguenza ; or on voit par plusieurs de ses lettres que Marguerite faisait au plus cinq à six licuies par jour.