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DE LA REINE DE NAVARRE.

mac, comme

est qu’elle a eu deux jours ung desvoyement d’estouil vous plera voir par toutes les lettres qui m’ont esté escriptes, lesquelles j’envoye à Robertet pour vous monstrer, afin que ne soyez en la peine où, deux jours a, j’ay esté. Vous voirez, Monseigneur, ce qui est venu d’Angleterre et l’espoir d’Italie ; et, pour votre passetemps, vous envoye une lectre de l’estat de vos enfans. Et s’il estoit possible de pouvoir faire plus ou mieux pour vostre consolacion et fere service, vous savez, Monseigneur, de quel cueur je y mettroys tout ce que Dieu m’a donné ; mais ne vous pouvant servir aultrement pour cete heure que d’obéir, ay fait si bonne diligence, que, s’il plest à Nostre Seigueur me continuer la santé, je feray Nouel à Nerbonne, pour ne sejourner que je ve soye auprès de Madame à fere tout ce qu’il vous a pleu me commander. Monseigneur,

par les lectres qu’elle vous escript et à moy, vous connoistrez l’estresme desir que bien vous sentés qu’elle a de vostre deslivrance et de ma demeure avecques vous. Par quoy, voyant que je ne suis digne d’estre en vostre tant desirée et estimée compaignye, et que ainsin plest à Dieu pour ma penitence, au mains, Monseigneur, que mon absence n’empesche le principal, qui est vostre liberté, et qu’il vous plese voir que, après toutes dissimulacions et attentes, comme Madame dist, il vous fault avoir (patience], et si les honnestes offres que vous avez faites, et après la crainte que vous leur donnez, ue les fait parler autre langaige, je vous supplie, Monseigneur,