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DE LA REINE DE NAVARRE.

traint vous desclairer par le menu l’aise que j’ay de leur amendement. C’est que M. d’Angoulesme’a eu la rogeole et forte fievre et longue ; après, M. d’Orléans

l’a prise avecques peu de fievre ; et puis madame

Madelaine", sans fievre ne douleur ; et par compaignie, M. le Dauphin 4, sans peine ny fievre. Et maintenant sont tous entièrement gueris et bien sains, et fait merveille M. le Dauphin d’estudier, meslant avecques l’escole cent mille aultres mestiers ; et n’est plus question de colère, mais de toutes vertus. M. d’Orléans est cloué sur son livre et dist qu’il veult estre saige ; mais M. d’Angoulesme sait plus que les aultres et fait des choses qui sont aultant à estimer propheties que enfances, dont, Monseigneur, vous seriez esbahy de les entendre. La petite Margots me ressemble, qui ne veult estre malade. Mais ici, m’a-t-on asseurée qu’elle a fort bonne grace et devient plus belle que n’a esté madamoiselle d’Angoulesme °. Vela, Monseigneur, toute la vérité de vos enfans, qui m’a contrainte pour une fois oblier la crainte de vous ennuyer ; car puis que je ne suis digne de vous servir de 1 Henri, second fils de François Ier, qui fut Henri II. Charles, troisième fils du Roi. 3 Mariée à Jacques V, roi d’Ecosse (1537), et morte un an après. François, qui mourut à Tournon, empoisonné, dit-on, par Montécuculli ; il avait, en 1526, huit ans. Marguerite, seconde fille de François Jer, filleule de inadane d’Alençon.

C’est-à-dire Marguerite clle-même, nee mademoiselle d’Angou- lenie