Page:Margueritte - À la mer, 1906.djvu/29

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L’omnibus roulait, cahotant, au long d’une route étroite bordée de pommiers ; on découvrait, dans la verdure, des chalets, perchés sur les hauteurs : une rue de village s’ouvrit, encaissée entre deux falaises ; on aperçut l’enseigne d’un hôtel, les bocaux d’un pharmacien, quantité de messieurs à bérets et à ceinture de flanelle rouge, dames en toilettes claires et enfants à costume marin.

L’omnibus tourna sur une petite place, enfila un bout de rue et s’arrêta devant une porte et une balustrade de jardin enfouies sous des plantes grimpantes, que perçaient, comme des houlettes fleuries, de hautes roses trémières, et, en un caprice d’arabesques folles, des clochettes de liserons et de volubilis.

Oh ! comme c’est joli ! s’écria Mme Janville, sitôt entrée dans la cour, extasiée devant un rideau de glycines lilas qui vibrait, d’un frisson continuel, au long du mur qu’il tapissait, dans la brise dont les bouffées cinglaient au visage.

— Entrez, entrez ! répétait M. Archer triomphant, et qui s’attendait bien à ce petit succès :

— Ah voilà votre femme de ménage. Bonjour, Mélanie ; elle s’appelle Mélanie !