Page:Margueritte - À la mer, 1906.djvu/31

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affectée, laissant Mme Janville au plaisir de se retrouver en famille, — ce qu’elle comprenait si bien ! — ajouta-t-elle avec un sourire et un hochement de tête qui secoua ses trois mentons plissés, de l’air d’une personne qui en sait long sur la vie.

— Eh bien ? demanda M. Archer en se croisant les bras, avec un petit rire qui appelait de nouveaux remercîments, car, brave homme au fond, il ne pouvait dissimuler son insatiable vanité. Et quand la cousine lui eut pris les mains en l’assurant de sa reconnaissance, en le complimentant à l’excès de son bon goût, de son sens pratique, qui lui avait fait concilier, dans son choix, l’élégance du logis et le bon marché, une « occasion » assurément unique, M. Archer but du lait, sans reprendre haleine, tandis qu’avec des gestes de fausse modestie, il semblait dire : « Assez, je bois trop, ne m’en versez plus ! »

Albert, pendant ce temps, dans le petit jardin cueillait les roses d’un rosier de plein vent et les offrait d’un geste délibéré et maladroit, à Gabrielle, qui le regardait faire en souriant.

— Comme tu es gentil, mon petit Albert, dit-elle en prenant les roses, mais elle poussa aussitôt