Page:Mariéton - Hippolyta, 1902.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
HIPPOLTTA




CXXXVI


Ils ont tout dit, pour détacher mon âme
Du bien parfait qu’elle avait mis en toi ;
Ils n’ont rien épargné, ni satire, ni blâme,
Pour embrumer le ciel où rayonnait ma foi.

Si j’ai paru fléchir, et me distraire
De la tendresse où t’adorait mon cœur,
J’ai gardé pur en lui mon secret solitaire
Et senti mon désir sacré par la douleur.

T’ayant longtemps cherchée entre les femmes,
Ton vrai visage, ô mon rêve éternel,
Un soir, m’est apparu, baigné de douces flammes :
Mon âme a tressailli d’un bonheur solennel.

Heure déjà de tant d’heures suivie !
Il a passé des semaines, des mois…
Sainte apparition qui domines ma vie,
Toujours je crois te voir pour la première fois !