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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/130

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Victor de Laprade

classique auprès des dilettanti, le dernier public des poètes. Pierre Dupont, qui le sera un jour, n’est encore que populaire… Mais il est venu à son heure ; et en rendant, je le répète, la chanson plus humaine, il a fait œuvre de génie.

Voilà encore un poète qui n’est pas apprécié à sa valeur, même parmi les gens de goût. Il m’a fallu à moi l’étincelante persuasion de Paul Arène, un des plus fins lettrés de notre langue, un attique et un clairvoyant, de ce chanteur exquis qui a si fort contribué à populariser le chansonnier, pour me douter qu’il y avait là une des plus merveilleuses organisations de poète qu’on ait vues et un innovateur profond.

Ma digression est longue. J’ai pourtant montré quelle était, selon moi, la valeur sincère de V. de Laprade : même après Soulary et Dupont, la place serait glorieuse et tous trois laisseraient du lustre à leur ville natale, si elle devait jamais périr.

Naples, 31 décembre 1885.