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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/18

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Joséphin Soulary

En 1847, lorsqu’il donna chez un obscur éditeur lyonnais son premier volume : Éphémères, Joséphin Soulary avait trente-deux ans. Les trente-deux sonnets qu’il offrait en gerbe au public, — parmi lesquels la série de L’Hydre aux sept têtes, — témoignaient cependant d’une maturité de forme qui n’était pas celle d’un débutant. Depuis dix ans, le poète, aguerri par les épreuves d’une triste jeunesse, se forgeait patiemment, dans les rares loisirs d’une vie de bureau, son instrument, sa langue poétique.

Il avait signé ses premiers vers dans l’Indicateur de Bordeaux, en 1832, « Grenadier au 48e de ligne. » Et ce rimeur de dix-sept ans, grisé par un premier succès, se préparait à donner à la suite : À travers champs (1837), les Cinq Cordes du luth (1838), Paysages, Iambes, la Mendiante au Congrès scientifique, la Ballade du Chemin de fer (1841), courtes brochures que le poète d’aujourd’hui n’a pas trouvé bon de rééditer. Il s’en exhale cepen-