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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/23

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Joséphin Soulary

cendie », disait plaisamment A. Fraisse ; Sainte-Beuve enfin, Sainte-Beuve lui-même, oublia de mêler à de très grands éloges sa goutte de fiel accoutumée. Du premier coup, Joséphin Soulary avait affranchi le sonnet du dogmatisme et de la mièvrerie. C’était déjà tout un monde de passions, de boutades, d’horizons variés, que cette galerie de petits tableaux dans la manière de Mieris, de Paul Potter ou de Meissonnier, et cela sans préjudice à l’excellence, à la grandeur même de l’idée poétique.


La forme du sonnet s’adapte merveilleusement à l’expression d’une idée concise ; elle en double parfois l’énergie et la fait pénétrer, comme une pointe acérée, dans l’esprit du lecteur. Il n’est pas jusqu’à cette musique savamment cadencée des rimes qui se répercutent quatre par quatre, dont le rythme n’ajoute encore à l’harmonie de la pensée.