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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/36

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Joséphin Soulary

— Joséphin Soulary, je puis le dire, est le poète du siècle qui laisse le moins deviner son propre sentiment. Il est éclectique et impersonnel à la manière des olympiens, comme Goethe ou Mistral. Il tiendrait plutôt du premier par la concentration, ne procédant que rarement d’enthousiasme comme l’autre. Ce n’est pas son propre poème qui passe sous nos yeux, c’est le poème aux mille faces, le poème de l’humanité. De là l’étonnante variété de son œuvre. Bien rares, par conséquent, y sont les éclairs passionnés. Avant la Chasse aux mouches d’or, un de ses derniers livres, le seul où le subjectivisme. qu’il a toujours évité comme une faiblesse de l’art, paraisse l’avoir attendri, c’est tout au plus si quelques pages nous entr’ouvraient le voile de sa vie. Je me reprocherais cependant de ne point citer certains sonnets où le poète va jusqu’à dépouiller le subjectivisme réflexe (j’en demande pardon au lecteur !) dont il s’enveloppe d’ordinaire, ce Nessus, par