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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/38

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Joséphin Soulary

trait. Je citerai pour reposer le lecteur un sonnet de lui : La Sauro (la Blonde), où je trouve je ne sais quelle flamme intérieure, charmante et troublante à la fois :


Quand tout est blond, suave, dans la chaude saison où le feu du soleil revêt d’or la moisson ; quand l’or, à la brise, pleut des genêts dorés ; quand le lis blanc fleurit d’une beauté céleste.

Et quand le bleu du ciel est si pur, si profond, que l’azur de la mer et du ciel se confondent, Dieu te créa, mignonne ! et comme il avait de reste de rayons à ses mains, il en couronna ta tête ;

Il peignit tes yeux du bleu de la mer et du ciel, et du velours des lis en fleur il fit ta chair. Et moi je sais un garçon, fou de désirs pour toi !…

Hélas ! il n’a jamais (tellement il est poltron), effleuré de ses doigts tes doigts, mais il voudrait, belle, sur tes lèvres manger ton âme et tes baisers !


Pintè tis iue dóu blu dóu cèu e de la mar,
E dóu velout dis ile en flour faguè ta car.
E iéu sabe un iouvent fóu tant de tu barbèlo !…