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Page:Mariéton - Le Livre de mélancolie, 1896.djvu/114

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LE LIVRE DE MÉLANCOLIE




REVANCHES


ÉPIGRAMME




Quand j’avais vingt ans, maîtresse adorée,
Comme je t’aimais, quand j’avais vingt ans !
Tu m’aimais aussi ; mais, bien assurée
De garder ma foi vierge et timorée,
Au Souci tu vouas mon temps.

J’ai trente ans, ma chère, et je t’aime encore.
Mon cœur, moins timide et plus inconstant,
Fait souffrir parfois ton cœur qui l’implore…
Ta fidélité maintenant m’honore !
Tu ne m’aimas jamais autant.