Page:Marichal — Dictionnaire topographique du département des Vosges, 1941.pdf/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le comté de Vaudémont, possédé depuis 1071 par une branche cadette de la maison de Lorraine, et passé avant 1200 sous la suzeraineté du comte de Bar[1], fit retour au duché de Lorraine en 1473, le comte René étant devenu le duc René II : c’est depuis lors seulement que prirent rang d’officiers ducaux les baillis de Vaudémont, dont l’existence est constatée dès le début du xive siècle[2].

Épinal faisait partie, à l’origine, du temporel de l’évêché de Metz. Les habitants ayant, en 1444, demandé leur incorporation à la couronne de France, c’est par le roi Charles VII que fut institué le premier bailli du lieu ; ils furent autorisés par Louis XI, douze ans plus tard, à se donner au duc de Lorraine Jean II ; et, en 1471, le maréchal de Bourgogne, Henri de Neufchâtel, qui avait élevé des prétentions sur Épinal, en fit abandon au profit de Nicolas, fils et successeur de Jean II[3].

La seigneurie de Châtel-sur-Moselle, ancienne dépendance du comté de Vaudémont, possédée par la famille de Neufchâtel à la suite du mariage d’Alix, fille du comte Henri V, en 1373[4], ne fit retour à la Lorraine que sous le règne du duc Antoine[5] ; elle avait un bailli dès 1399[6].

Le Dénombrement de Thierry Alix ne concerne, cela va sans dire, que la Lorraine.

En ce qui concerne le duché de Bar, l’acte de cession du 13 août 1419, dont nous avons parlé, fait connaître qu’il comprenait alors quatre bailliages — Bar, Bassigny, Saint-Mihiel et Clermont — et fournit, des subdivisions de chacun, une ample énumération, dont on nous permettra de retenir les seuls éléments intéressant le département des Vosges, celui-ci n’ayant englobé que le dixième à peine de l’étendue de ce vaste duché.

Item, au baillaige de Bassigny, le chastel, ville et prévôté de Gondrecourt ; le chastel, ville, chastelenie et seneschaulsie de la Mothe ; le chastel, ville et seneschaulsie de Bourmont ; la ville, chastelenie et prévosté de la Marche ; le chastel, ville et prévosté de Chastillon ; le chastel, ville et chastellenie de Conflans. Item, bailliaige de Sainct Mihiel, le chastel, ville, prévosté et chastelenie de Foud[7]

L’utilité d’un « dénombrement » du Barrois fait sur le modèle de celui que Thierry

  1. Grosdidier de Matons, op. cit., p. 214.
  2. Histoire des comtes et du comté de Vaudémont, par Michel François (Mém. de la Soc. d’archéol. lorr., LXXI, 1933, p. 301). Dans ce comté l’institution du prévôt avait précédé celle du bailli (ibid., p. 301-304).
  3. H.Lepage et Ch. Charton, le Département des Vosges, II 189-191.
  4. M. François, op. cit. Mém. de la Soc. d’archéol. lorr., LXX, 1932, p. 399).
  5. Châtel-sur-Moselle avant la Révolution, par l’abbé C. Olivier (Épinal, 1898, in-8o), p. 82.
  6. Abbé Olivier, op. cit., p. 293.
  7. Annuaire de la Societé d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, XXXIX, 1930, p. 60.