que signale au commencement du xiiie siècle la chronique du monastère de Senones »[1].
Parmi les « pouillés et autres listes de bénéfices » du diocèse de Toul, le recueil des Pouillés de la province de Trèves n’a reproduit que le plus ancien, dressé en 1402 d’après « un vieux polion d’évêché » antérieur à 1303. Lepage, en 1863, avait donné de ce pouillé une première édition, d’après la copie comprise dans le manuscrit français 5208 de la Bibliothèque nationale[2]. Longnon a, par surcroît, mis à contribution une copie plus ancienne, que possède la bibliothèque de Bar-le-Duc. L’édition de Lepage reste recommandable par les renseignements qui figurent en regard du texte.
Le P. Benoît Picard, auteur d’une Histoire ecclésiastique et politique de la ville et du diocèse de Toul, fit paraître en 1711 un Pouillié ecclésiastique et civil de ce diocèse[3]. La vente de cet ouvrage fut interdite par arrêt de la Cour souveraine de Lorraine en date du 30 mai 1712[4] ; en 1768, alors que les motifs, tout politiques, de cette interdiction étaient caducs, un prêtre du diocèse, l’abbé Chatrian, vicaire à Saint-Clément, eut la pensée de le rééditer. L’impression ne s’est pas réalisée ; mais le manuscrit[5] a été connu de Lepage, et nous sommes redevable à feu Mgr Jérôme, vicaire général de Nancy, d’avoir pu le consulter à loisir.
En 1768 donc, autrement dit à la veille d’être démembré, le diocèse de Toul, dont l’état topographique ne différait que par des points de détail de celui constaté par le pouillé de 1402, était partagé en six archidiaconés :
1o Le grand archidiaconé, comprenant le seul doyenné de Toul ;
2o L’archidiaconé de Port, comprenant les doyennés de Port, de Deneuvre, de Salm, de Dieulouard et de Prény ; à la suite du doyenné de Salm le pouillé de l’abbé Chatrian indique, comme « territoires prétendus exempts », les « districts » de Saint-Dié, de Senones, de Moyenmoutier, d’Étival et de Domêvre ;
3o L’archidiaconé de Vittel, comprenant les doyennés de Vittel, de Saintois, de Neufchâteau, de Châtenois et de Bourmont ;
- ↑ Pauillés cités, introd., p. liii-liv. — L’expression Vallis Sancti Deodati, sans adjonction du terme decanatus, figure encore au pouillé de 1401 (ibid., p. 319), où elle intitule une énumération de cures à la collation du chapitre de Saint-Dié, dont plusieurs — environ la moitié — seront indiquées plus loin comme comprises dans le « district de Saint-Dié », tandis que les autres appartenaient aux doyennés d’Épinal et surtout de Deneuvre.
- ↑ Pouillé du diocèse de Toul, redigé en 1402… Nancy, 1863, in-8o.
- ↑ Toul, 1711, 2 vol. in-12.
- ↑ Recueil des édits… de Léopold, I, 773-775.
- ↑ Une description s’en trouve dans l’introduction (p. l-li) aux Pouillés de la province de Trèves.
