Page:Marie-Victorin - Croquis laurentiens, 1920.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




LA CROIX DE L’ISLETTE


C

e n’est pas une île, pas une îlette non plus, mais un rocher relié à la côte de l’Île-aux-Coudres par un épais cordon littoral de débris et de gravier. De très loin, sur la terre et sur l’eau, s’aperçoit le bouquet d’épinettes qui marque le lieu et dérobe la croix, la très vieille croix, souvenir de la première messe dite ici pour les colons par le célèbre Père de la Brosse.

Un sentier fréquenté mène à l’Islette. Il suit la crête de l’alluvion, au milieu d’une broussaille souffreteuse de berces et de harts-rouges. Par cet après-midi de dimanche, je m’y engage avec mon