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LE COUCHANT


T

oute la dure journée, les insulaires ont peiné dans les sillons pour semer les pétaques. Hommes en chemise d’étoffe, femmes en jupe grise et en chapeau de paille à brides, fillettes aux cheveux nattés, jusqu’aux petits gars hauts comme ça, tous ont marché dix heures dans le labour graveleux, mettant qui la semence, qui une poignée de varech ou un poisson putride.

Les pieds lourds de fatigue et de terre, la tête encore pleine du vent qui a soufflé sans relâche et