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Page:Marie-Victorin - Croquis laurentiens, 1920.djvu/122

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LE PETIT LAURENT


H ier, la Baie Saint-Paul était d’un noir d’encre, le Cabaret s’embrumait, et les gens de dire : « Nous aurons le soroit demain ! » Ils ne se trompaient pas : nous l’avons ce matin, et la maison tremble. Il accourt du fond de l’horizon, galope sur l’eau laiteuse, fait moutonner les crans sur la grève et dérange dans leur sommeil estival les trois goélettes de l’Anse. Il fourrage autour de la maison, guette la porte pour s’y engouffrer, secouer les