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LA CHANSON DES ORMES

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eintres et poètes, fidèles de l’huile, dévots de l’encre, pourquoi donc dédaignez-vous nos ormes, nos beaux ormes, ces grands arbres profus et magnifiques qui partout, protègent nos toits de bois, ombragent les roulières de nos chemins, se forment en bosquets clairs ou vont, s’égrenant à l’infini dans la plaine, debout et immobiles des siècles durant, au milieu des passantes générations des trèfles et des avoines. Les ormes ne sont-ils pas le don prodigieux d’une Providence artiste au Nouveau-Monde ?…
Viens, mon ami ! Allons ensemble voir les ormes.