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LE ROCHER PANET

Les prétendues empreintes s’expliquent encore plus facilement par la disparition des inclusions dolomitiques, qui, de par leur nature calcaire, sont beaucoup plus entamées par les agents atmosphériques que la silice du quartzite. Une fois en contact avec l’air, ces nodules se détruisent et laissent dans la roche des cavités de formes diverses. En l’espèce, l’empreinte du pied du bon Curé Panet et de celui de son chien s’expliquent particulièrement bien. Un nodule hémisphérique placé de champ a donné le talon ; adjacent à ce dernier un nodule elliptique a donné la semelle. Deux autres accolés tangentiellement ont laissé par leur disparition une cavité analogue à la piste non d’un chien, mais bien — d’un ruminant, animal à sabot bifide.

Je dois ajouter que ces cavités sont présentes partout sur les quartzites de la formation de Kamouraska, sur les îles Pèlerins, où elles ont parfois des dimensions suffisantes pour être visibles de loin. Il n’y a là rien de surnaturel, il faut en convenir. Il va sans dire que cela ne prouve rien contre le fait lui-même de l’exorcisme, qui paraît du domaine de l’histoire.

Mais à quoi bon s’insurger contre ces croyances naïves qui dorent d’un peu de poésie la vulgarité des choses, et atténuent le relent trivial de la vie. Laissons aux l’Isletains leur source et