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LE LAC TÉMISCAMINGUE


Q

uand ils passaient dans leurs longs canots d’écorce, ces hommes de fer qui s’appelaient Chevalier de Troyes, Jacques de Sainte-Hélène et Le Moyne d’Iberville, — poussés vers le nord mystérieux par la fièvre bien française des glorieux coups d’épée — je songe que ce paysage-là, grandiose et inchangé, a rempli leurs yeux avides.

Depuis des centaines de milles, ils couraient sur la glace ou pagayaient sur les eaux noires de l’Ottawa, quand, après l’interminable portage du