probablement, mais ne peuvent être révélées par l’expérience à la précision qu’on peut obtenir actuellement.
On peut conclure, au total, que la similitude des spectres des isotopes, bien que n’allant pas à l’identité, comme le croyaient primitivement certains auteurs, est cependant très complète. L’influence de la masse du noyau est négligeable en première approximation ; la valeur de sa charge détermine la structure du spectre aux basses et hautes fréquences. À cette règle, l’effet de masse apporte des perturbations qui jusqu’à présent se sont montrées minimes.
32. Statistique des éléments. — Dans l’ignorance où nous nous trouvons encore relativement à la structure et à la genèse des éléments, on peut, tout au moins, réunir et grouper un certain nombre de relations de nature statistique qui correspondent à des probabilités ayant leur origine dans le présent ou dans le passé et dont le sens ne peut manquer d’être mieux compris dans l’avenir. On peut énoncer, dans cet ordre d’idées, un certain nombre de propositions :
1° Le nombre des isotopes pour un même type chimique et la distribution des poids atomiques parmi ces isotopes sont soumis à des règles générales qui assurent la progression régulière du poids atomique chimique avec le nombre atomique, sauf exceptions rares. Le nombre des isotopes n’est généralement que 2 ou 3 pour les nombres atomiques faibles (Li, Bo, Mg, Cl, Ar, K, etc.) ; il peut devenir plus grand aux nombres atomiques plus élevés. Ainsi on compte 8 isotopes Sn, et 6 ou davantage du krypton ou du xénon. On trouve aussi 6 à 10 isotopes pour les types plomb, polonium, thorium. L’écart maximum de poids atomique jusqu’ici observé est 12 pour le xénon, 8 pour le krypton, l’étain et le plomb.
Il faut observer qu’il s’agit là, sans doute, de lois de probabilité. Les isotopes peuvent être groupés autour d’un type moyen ; des écarts notables à partir de cette configuration peuvent être rares sans être impossibles. Il existe peut être, en faible proportion des isotopes présentant des écarts de masse particulièrement élevés. Le poids atomique chimique résulte des proportions relatives des isotopes, et celles-ci sont déterminées par la probabilité des configurations correspondantes. La notion de corps simple ou élément à poids atomique entier par rapport à l’oxygène appartient à chaque isotope individuellement, tandis que tous ont en commun la notion de type chimique auquel semble attaché dans la nature un poids atomique chimique défini avec une grande précision.
Pour tout nombre entier depuis 1, on ne trouve pas nécessairement un représentant parmi les poids atomiques entiers des divers isotopes. Il