Le groupe des terres rares, ainsi que les groupes (ou pléiades) de la colonne supplémentaire, apparaissent comme une perturbation de l’harmonie du classement. Les véritables points de repère de celui-ci sont les gaz rares dits inertes auxquels on attribue la valence 0, car ils n’entrent pas en combinaison. Les éléments voisins de ces gaz ont des propriétés chimiques franchement définies ; les éléments qui en sont éloignés s’adaptent moins bien à une classification précise, et la complication qui en résulte est particulièrement sensible pour les éléments à poids atomique élevé.
Malgré ces imperfections, le classement périodique a été une conquête scientifique extrêmement importante et féconde. Il met en lumière la parenté qui existe entre les éléments chimiques et qui est nécessairement déterminée par des lois générales et fondamentales, concernant la structure de la matière. Ce classement est donc en liaison intime avec le grand problème qui, depuis la création de la chimie, n’a cessé de préoccuper les chimistes.
Le tableau périodique des éléments, établi à l’origine, contenait un certain nombre de places vides dont plusieurs ont été remplies dans la suite par des éléments nouvellement découverts (scandium, gallium, germanium, radium et autres radioéléments, etc.).
L’intuition si juste qui a conduit à établir la classification périodique, il y a déjà plus de 50 ans, n’a pu, cependant, subir dès cette époque, l’évolution qui lui était réservée. Son essor a été arrêté par le manque des moyens d’action nécessaires. Il a fallu que des découvertes nouvelles viennent provoquer une révolution scientifique, et que des techniques nouvelles résultant de ces découvertes viennent se mettre au service de l’analyse chimique et la douer d’une puissance imprévue.
La découverte de la radioactivité, suivant de près celle des rayons Röentgen ou rayons X, a permis de trouver un grand nombre d’éléments nouveaux subissant des transformations spontanées. L’existence de ces éléments semblait une menace à la généralité du classement. Cependant, la technique de la radiochimie a permis d’aplanir la difficulté, de prouver que tous les radioéléments trouvent leur place dans la classification et d’établir la notion fondamentale de l’isotopie qui consiste à admettre que le type chimique d’un élément est déterminé, non par la valeur de son poids atomique, mais bien par la place occupée dans le Tableau. De plus, les lois qui président aux transformations radioactives ont jeté une vive lumière sur le sens profond de la classification périodique, jusque là complètement obscur, et ont permis de reprendre, sur une base solide, des considérations jusque là purement spéculatives sur la structure des atomes.
D’autre part, les recherches sur les rayons X et les rayons positifs ont