CHAPITRE III
LA RADIOCHIMIE
5. Méthodes d’étude. Adsorption, entraînement, cristallisation, distillation, solubilité. — Examinons maintenant quelle est la source de nos renseignements sur la nature chimique des éléments radioactifs, et comment on a pu établir qu’à une position analogue dans la série des transformations radioactives correspond une analogie de propriétés chimiques.
Si l’on met à part l’uranium et le thorium dont l’étude chimique est antérieure à la découverte de la Radioactivité, on peut dire qu’en règle générale les éléments radioactifs ne peuvent être étudiés sans le secours des méthodes spéciales à cette science.
Une substance radioactive, présente en quantité trop faible pour être séparée et pesée, peut néanmoins posséder un rayonnement suffisamment intense pour être mesuré avec précision par une méthode électrométrique. Pour identifier une substance radioactive, on se base sur l’analyse de son rayonnement (rayons simples ou complexes de divers parcours, rayons et de diverses vitesses ou pouvoirs pénétrants), et sur la loi d’évolution de l’activité avec le temps. Ces deux modes de recherche convenablement appliqués conduisent à des résultats d’une sécurité et d’une régularité absolues ; ils permettent de décider si la substance est simple ou complexe. Pour une substance simple, le rayonnement est proportionnel à la quantité et peut servir à la mesurer ; il en est encore de même pour certaines substances complexes si les conditions de mesures ont été convenablement choisies. On a ainsi le moyen de suivre une trace infinitésimale de matière radioactive noyée au sein d’autre matière, — et cela est tellement vrai que certaines opérations sont plus faciles avec les corps radioactifs qu’avec les corps inactifs. Ainsi, il est beaucoup plus aisé de suivre les progrès de la diffusion d’un gaz radioactif le long d’un tube étroit que d’en faire autant pour un gaz ordinaire.