libre radioactif est atteint, c’est-à-dire, un mois après toute opération chimique susceptible de troubler l’équilibre. Quand celui-ci est atteint, 2 parties d’un fractionnement correspondant à un même poids de matière, répartie sur une même surface, ont le même rayonnement pénétrant.
Ionium et thorium. — Quand l’activité de l’ionium est très grande par rapport à celle du thorium dans lequel il est contenu, il suffit de mesurer le rayonnement de l’ionium (rayons ) sous des conditions constantes de masse et de surface du mélange ; on constate qu’il n’est pas possible d’obtenir un enrichissement.
Pour les corps à vie relativement brève tels que les corps B, il se présente des difficultés résultant de la vitesse inégale de leur destruction dont il faut toujours tenir compte dans l’évaluation des intensités.
7. Radioéléments isotopes. Rôle du noyau atomique. — Se basant sur ces essais de séparations infructueux F. Soddy affirma dès 1910 [23] l’identité chimique des éléments dont on n’avait pas réussi à modifier la proportion relative. Il admit que, dans ces cas, la séparation est impossible en principe par les méthodes de la chimie, et suggéra l’idée que les éléments chimiques non radioactifs peuvent être également des mélanges, d’éléments non séparables, ce qui expliquerait l’absence de relations numériques simples entre les poids atomiques. À ces éléments non séparables il donna plus tard le nom d’isotopes [1].
C’était certainement un fait important d’avoir réalisé que la similitude des éléments isotopes présente non seulement une différence de degré, mais une différence de nature avec les analogies chimiques, jusque là connues, entre les éléments homologues d’une même colonne du système périodique, ou entre les éléments d’un groupe particulier comme celui des terres rares. Toutefois la vraie portée de la notion d’isotopie n’a été reconnue qu’après qu’on en eût découvert la signification théorique, liée à la structure des atomes. Chaque atome étant composé d’un noyau central, de très petites dimensions, à charge totale positive, et d’une enveloppe d’électrons ; la disposition de celle-ci se trouve déterminée par la valeur de la charge nucléaire. Les éléments pour lesquels cette charge est la même, ont la même distribution électronique, et comme c’est elle qui intervient pour fixer le type chimique, ces éléments sont isotopes. Nous verrons que leurs poids atomiques peuvent différer de plusieurs unités.
Avec l’introduction de cette nouvelle idée féconde d’isotopie les recherches relatives à la séparation chimique des radioéléments de propriétés voisines ne se sont point ralenties ; elles ont continué, pour obtenir des confirma-