Le tableau V contient l’énumération des radioéléments, par groupes isotopiques rangés par ordre de nombre atomique N décroissant. Les groupes ont été désignés par leurs représentants principaux qui sont, pour chacun d’eux, les corps dont la vie moyenne est la plus longue. Les six premiers groupes appartiennent à la dernière rangée du système, les quatre suivants à l’avant-dernière. Dans le tableau II on a indiqué à côté de chaque radioélément le groupe dont il fait partie (p. 16).
Voici quelques détails sur les éléments de chaque groupe :
I. — Groupe de l’uranium. N = 92, valence 6, colonne VI.
Radioéléments : Ur I et Ur II.
Corps type : uranium, désigné Ur I, de poids atomique 238,18.
L’existence de l’uranium II a été admise à la suite d’observations faites sur le rayonnement de l’uranium, mais ce corps n’a pu être séparé de l’uranium I.
Sa période a été évaluée indirectement, à l’aide d’une loi empirique qui relie la période d’une substance au parcours des rayons a qu’elle émet.
II. — Groupe du protactinium. N = 91, valence 5, colonne V.
Radioéléments : protactinium, brévium, uranium Z.
Le protactinium est la substance mère de l’actinium, récemment trouvée ; le brévium (Uranium X2) est une substance de courte vie intermédiaire entre l’uranium X1, et l’uranium II.
L’uranium Z, récemment découvert par Hahn, forme une branche latérale à partir de Ur X1, en proportion de 3 pour mille environ.
III. Groupe du thorium. N = 90, valence 4, colonne IV.
Radioéléments : thorium, radiothorium, uranium X1, uranium Y, ionium, radioactinium.
Corps type : thorium, poids atomique 232,12.
Le radiothorium est un dérivé du thorium que l’on peut obtenir indépendamment de celui-ci à partir du mésothorium, corps intermédiaire.
L’uranium X1 est un dérivé de l’uranium que l’on entraîne par le thorium.
L’uranium Y (non placé {dans le tableau III) accompagne l’uranium X1, mais s’en distingue par sa vie moyenne et son rayonnement.
Sa position dans la série des transformations n’est pas fixée ; on l’envisage comme résultant d’une bifurcation dans la transformation de l’uranium I ou de l’uranium II, dans la branche qui conduit à l’actinium.
L’ionium est la substance mère produisant le radium.
Sa période est probablement de l’ordre de 100.000 ans (d’après le parcours des rayons ).