le tube, s’étendant jusqu’à l’anode. Pour les vides encore plus parfaits, le tube cesse de livrer passage au courant.
On estime actuellement que ces phénomènes compliqués doivent leur origine à la production de particules électrisées dans le gaz et au mouvement de ces particules sous l’action du champ électrique [54]. La surface de la cathode donne naissance aux rayons cathodiques, formés par des électrons à charge négative ; ceux-ci, repoussés par la cathode, prennent une direction normale à sa surface, puis poursuivent leur chemin dans le gaz fortement raréfié et sont enfin progressivement absorbés dans l’espace sombre et dans la gaine en y produisant l’ionisation des molécules rencontrées. Les ions négatifs ainsi formés se dirigent vers l’anode, tandis que les ions positifs revenant vers la cathode, sont accélérés dans le champ intense devant celle-ci et viennent la bombarder avec une énergie suffisante pour produire l’ionisation à sa surface.
Fig. 8.
Ainsi se trouve assurée l’alimentation du tube en rayons cathodiques, et on voit comment la réciprocité entre les effets ionisants des rayons négatifs et des rayons positifs est indispensable pour permettre le passage du courant à travers le gaz.
Aux vides élevés ce passage demande l’application d’une grande différence de potentiel ; l’énergie et la vitesse des rayons prennent alors des valeurs considérables. En même temps leur propagation dans le gaz est facilitée puisque le nombre de chocs contre les molécules est réduit. Le trajet est rendu visible par la faible luminosité du gaz traversé, et l’on peut observer que, hors de la région de champ électrique entre les électrodes, ce trajet est rectiligne.
Quand la cathode est perforée, les rayons positifs qui se dirigent vers elle, passent par l’orifice et émergent du côté opposé à l’anode. C’est avec un tel dispositif (fig. 8) que Goldstein observa pour la première fois les rayons positifs, qu’il désigna par le nom de rayons canaux, en raison du mode de leur propagation à partir des canaux percés dans la cathode [55] Ces rayons forment un pinceau lumineux dont la couleur dépend du gaz contenu sous faible pression dans le tube.
Les rayons positifs produisent la phosphorescence de la paroi de verre