Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/116

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monde. J’ai voulu de l’action, j’ai voulu de l’effort… de la gloire peut-être aussi. J’ai voulu me dépenser, me prodiguer… me livrer ailleurs que dans les caresses… J’ai aimé les grandes causes où l’homme sert tout entier… J’ai souhaité un rang, peut-être parmi ceux qui comptent, parmi ceux qui excellent et ceux qui l’emportent !… Mais si j’ai voulu tout cela… ne puis-je l’avouer à une femme ? Si j’ai voulu ma part plus léonine dans l’estime des hommes, c’est avec le secret espoir d’agrandir tous mes droits et qu’en amour aussi quelque chose de plus fier me serait accordé… Mabel, j’ai tellement dédaigné… Je ne suis pas de ces cœurs faciles qui rencontrent deux bonheurs, deux amours… (Fièvre.) Ne me désespérez pas…

Mabel, passionnée.

Oui, vous êtes plus fort que les autres… vous pourrez supporter… Vous avez tellement plus… votre vie fut si belle, si complète !… avoir été ce que vous êtes, cela peut se payer en bonheur !

Peltier

Mais je ne veux pas !… mais vous êtes insensée… Comment, je trouve un bonheur,