Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/169

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autre point… La paix, elle aussi, est affaire de salut public. Ailleurs, les colporteurs de mauvaises nouvelles… Voici l’état de siège et la cour martiale… ailleurs, les bouches et les bras et les cœurs inutiles…

Moore, désinvolte.

Bast ! Toute réforme au monde s’est faite aux cris de la chimère et de l’utopie… Dans cinquante ans, ces gens-là nous reprocheront d’enfoncer une porte ouverte.

Marguerite, soupirant.

Dans cinquante ans ! … dans cinq cents ans peut-être ! … d’ici-là…

Moore, avec désinvolture.

D’ici là le monde est inhabitable. Honte à qui l’oublierait ! (à Marguerite.) Adieu, Madame, comptez un peu sur nous. Nous n’avons pas peur d’une tâche, quoi qu’ils disent, nous n’avons affaire qu’à quelques-uns. Tout, en ce monde, est une lutte de minorités à minorités. Les masses ne sont qu’un trompe-l’œil !

Marguerite

Oh ! moi, tout cela m’est égal ! J’ai tout donné !