Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/63

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Mabel

Hélas… nous ne sommes plus au temps des tragédies gratuites. Vous oubliez déjà tout ce que nous venons de dire…

Peltier, se débattant.

Et si je m’obstinais ? Cherchez… n’y a-t-il aucun espoir ?

Mabel, lentement, hésitant.

Eh bien… j’ai pensé quelquefois… au début, quand j’espérais tant du Congrès… quand j’ai vu vraiment la guerre reculer devant nous, devant l’effort acclamé de mes amis… j’ai pensé qu’un jour viendrait peut-être, où ils n’auraient plus besoin de moi…

Peltier, bondissant sur la perche tendue.

C’est cela, oh ! c’est cela. (Persuasif.) Vos amis sont nos chefs et nos maîtres…

Mabel, soupirant.

Ils ne sont pas seuls au Congrès…

Peltier

Espérez, il faut espérer. Ah ! comme vous allez me rendre pacifiste ! Que faudrait-il, que faudrait-il obtenir, pour que vous vous déclariez confiante en la paix ?