Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jean

Nous ne connaissons pas l’apologue de Mme de Süttner.

Mabel

« Une foule de mille et un hommes regardait avec envie un merveilleux jardin dont la porte était close. La consigne du portier était de laisser entrer les gens si la majorité le désirait. Il appela le premier : « Sincèrement, veux-tu entrer ? » « Moi, certainement, mais les autres, non. » Le portier nota cette réponse. Il appela le second qui fit exactement la même. Il nota de nouveau sur son registre, un oui, mille non. Et ainsi de suite jusqu’au dernier. Il fit l’addition pour mille oui. Il trouva un million de non. La porte resta close, car la majorité des non était écrasante. Chacun s’était cru obligé de voter non seulement pour soi, mais pour les autres ».

(Peltier ébauche un éclat de rire de sarcames et d’insouciance. Jean regarde profondément Mabel.)

Moore

Nous veillerons, lady Mabel, nous veillerons au scrutin… Maintenant ne voulez-vous pas revoir mon rapport ? Je dois par-