nœuds roses et de riches dentelles, formait un voile élégant et pudique sous lequel l’imagination entrevoyait des formes exquises.
Elle se jeta au cou de son mari.
— Robert, mon Robert, s’écria-t-elle, jure-moi que tu m’aimes toujours.
— Quelle folie ! répondit-il en riant et en couvrant de baisers les mains glacées de Marcelle.
— Ah ! c’est que… reprit-elle, hésitant, j’ai eu un horrible cauchemar… j’ai rêvé que tu me trompais, et je me suis réveillée tout en larmes.
— Mais maintenant, tu ne rêves plus ?
— J’ai peur ; je suis trop heureuse. Parfois il me semble impossible que cela dure. Si je faisais comme ce grand roi, qui jeta un présent à la mer pour apaiser les destins jaloux !
— Quoi donc, ma petite femme adorée, pourrait troubler notre bonheur ?
— Je ne dis pas que tu cesseras de m’aimer ; mais si tu m’aimais moins !
— Voyons, que faut-il faire pour te prouver mon grand amour ? Faut-il sauter par la fenêtre ?
— Non, offre-moi ton bras tout bonnement, et faisons un tour dans le parc ; j’ai besoin d’air.
— Comme cela, pieds nus ! Je ne le permettrai pas, madame. Ah ! tenez, pour vous prouver, ma chère souveraine, mon amour sans bornes, je sollicite la faveur de vous mettre vos bas. Robert de