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les forçats du mariage

qu’exhalent les arbres et les fleurs, et par tous les chants d’amour qui emplissent la nature de voluptueuse harmonie.

Baignés dans la lumière, la main dans la main, ils se promenaient silencieux, tant leurs cœurs débordaient.

Tout à coup un bruit de pas sur le sable les fit retourner.

C’était le valet de chambre qui apportait le courrier du matin. Ils firent tous deux un mouvement d’impatience.

Cependant Robert prit les lettres et les journaux.

— Qui donc peut penser à nous, dit-il, quand nous oublions si bien le monde entier ?

Il y avait une lettre pour Marcelle, une lettre de sa mère.

— Pauvre mère ! soupira-t-elle.

Une autre adressée à Robert portait une suscription féminine.

En reconnaissant l’écriture, il pâlit un peu.

Marcelle l’observait.

— Un chagrin, j’en étais sûre, exclama-t-elle.

— Rien, absolument rien, chère amie.

— Cependant tu viens de pâlir.

— C’est que… je vais être obligé de te quitter tantôt pendant quelques heures.

— Ah ! mon rêve ! fit-elle avec terreur.

— Enfant ! quatre heures tout au plus.