L’indissolubilité.
Or, quand un principe produit de tels effets dans une société, c’est qu’il est ou radicalement mauvais ou en désaccord avec les lois et les mœurs de cette société. »
Est-il surprenant qu’en présence de tous ces déchirements, de tous ces troubles dans les familles, qu’en présence des progrès effroyables de la démoralisation, est-il surprenant que tant de voix sérieuses, que tant de consciences austères réclament aujourd’hui le divorce, que tant de partisans mêmes de l’indissolubilité sentent fléchir leur conviction ?
Voici encore le raisonnement mesuré et très-solide que formulait sur cette grave question un magistrat éminent :
« Oui, sans doute, disait ce juge, qui connaissait à fond l’intérieur des familles, oui, le divorce est essentiellement contraire à l’idéal du mariage. Mais pour le repousser par cette raison, il faut d’abord que le mariage lui-même ne soit pas contraire à son idéal. Or, les unions actuelles ont-elles généralement rien de commun avec un contrat consenti par deux créatures libres et bénies par Dieu ? Qu’on en juge par le début. La jeune fille connaît à peine le jeune homme qu’elle épouse, ne comprend pas le contrat qu’elle signe, et ne sait pas les règles légales de la position qu’elle accepte.
Est-ce là le mariage, cette prétendue association