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les forçats du mariage

Lucette, et invoquait à l’appui le billet de mille francs donné par Robert.

Lucette, qui pendant sa maladie avait confessé la présence de Robert et de Juliette dans sa maison, s’était depuis rétractée.

Robert niait également.

Cependant une porte avait été enfoncée, une porte verrouillée en dedans.

Or, la justice devait s’éclairer sur ces faits ; car du plus ou moins de culpabilité de Lucette dépendrait la condamnation ou l’acquittement de Bassou.

Un matin, Étienne reçut la visite d’un juge d’instruction, qui lui exposa les motifs de son enquête.

— C’est moi, dit Étienne, qui ai enfoncé la porte de Bassou.

— Vous pensiez trouver à l’intérieur M. de Luz et Mme Moriceau ?

— J’avais en effet quelques présomptions qu’ils pouvaient être là ; et j’ai parfois des violences de caractère qui me troublent le cerveau. Mais j’ai acquis, depuis, la certitude que je m’étais trompé.

— Et vous ne soupçonnez pas, reprit le juge, qui avait pu fermer la porte à l’intérieur ?

— Je ne soupçonne personne.

Mais, en prononçant ces mots, sa voix fléchit.

Le juge surprit ce changement d’intonation. Il demanda à interroger Mme Moriceau.