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Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/356

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les forçats du mariage

par sa robe. Elle abaissa les yeux vers lui, et fut frappée en cet instant de sa ressemblance avec Robert.

— Ô mon Dieu ! murmura-t-elle en le serrant avec effroi contre sa poitrine, ne lui donnez pas aussi les passions de son père.

Elle se leva, prit le reste des bijoux, alla chez son bijoutier, emprunta 30,000 francs qu’elle envoya à Robert avec ces simples mots :

« J’ai fait ce que vous m’avez demandé. Je vous envoie tout ce que j’ai pu obtenir. Je souhaite que cette somme vous suffise. Puissiez-vous nous revenir bientôt !

» Le petit réclame souvent son père, et vous embrasse de tout son cœur.

» marcelle. »

Trois jours après, Robert revint, en effet, mais sans un sou.

Il était complètement abattu par ce dernier revers. Il savait que M. Rabourdet rachèterait les diamants de sa fille, mais refuserait de l’argent.

Cependant, il ne pouvait reparaître chez Toto sans avoir payé sa dette de jeu. Une seule ressource lui restait : vendre l’hôtel. Depuis longtemps il y pensait ; mais il n’osait demander la signature de Marcelle. D’ailleurs, comment se résoudre à mettre sa femme hors de chez elle ?

En revoyant Marcelle, il eût voulu se jeter à ses