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Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/60

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tif, et, faisant quelques pas en arrière, il rejoignit sa compagne.

— Mariora, dit le dorobantz, laissons Mitica et Zamfira.

— Ah ! oui ! laissons-les ! soupira-t-elle : ils sont bien ennuyeux !

— Mariora, reprit-il en lui prenant la main et sans faire attention à cette brusque sortie, depuis longtemps déjà je voulais te donner quelque chose… quelque chose qui me rappelât constamment à ton souvenir.

— Mon Ionitza !

— Cela n’a peut-être pas grande valeur, continua-t-il d’une voix émue, mais cela me vient de ma mère (tu sais qu’elle a beaucoup voyagé dans sa jeunesse), elle l’a rapporté de Constantinople…

Au même instant Mariora sentit, en effet, quelque chose de froid qui glissait le long d’un de ses doigts. Elle retira vivement sa main et vit, avec surprise, une jolie bague qui brillait comme de l’or

La bague était en cuivre. Un joaillier aurait ri au nez de celui qui eût voulu la lui vendre : un antiquaire se serait estimé heureux de la voir placée dans sa collection. Assez haute pour couvrir toute une phalange du doigt, elle était entièrement travaillée à jour, et, mêlée à des arabesques byzantines, on pouvait lire un mot grec ou turc, Ioan n’aurait pu dire lequel. Cette bague devait attirer l’attention par son étrangeté, elle était très ancienne et sa pareille n’existait probablement pas.

Je sais bien que l’anneau est un procédé fort usé ; mais, du Kamsthatcka au Sénégal, les fiancés en ont pieusement conservé l’usage, et, n’en déplaise au lecteur avide de nouveautés, Mariora reçut avec joie la bague de cuivre d’Isacesco.