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Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/62

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— Là !… je ne le vois plus maintenant… Ah ! là, près de Rélia Comanesco, à droite, il monte son cheval alezan, Domna Rosanda lui parle, il sourit… Le vois-tu ? Pourquoi Rélia est-il travesti en dorobantz ?

Isacesco ne répondit pas : il venait de reconnaître son adversaire du chemin creux.

Liatoukine était là, insolent, admiré, fêté, entouré de ses amis. Domna Epistimia lui tendait la main, Androclès Comanesco prenait une attitude humble en sa présence et les boyardes lui faisaient leur plus doux sourire et leur salut le plus cérémonieux.

— C’est lui ! murmurait Isacesco les dents serrées. C’est lui ! Et je ne puis enfoncer mon poignard dans sa lâche poitrine ! Il faut pourtant que je tue cet homme, je l’ai juré !

Son nom ! qui me dira son nom ?

Mais nul parmi le peuple ne savait le nom du colonel étranger.

— Quand il passe près de moi, soupira Mariora à demi évanouie, j’ai froid !

Mitica et Zamfira s’approchèrent.

— Regarde, Zamfira, fit Ioan en saisissant la Tzigane par le bras, regarde ! Voilà celui qui a osé insulter la femme d’Ioan Isacesco, celui qui a… celui contre lequel il faudra t’armer et la défendre. Comprends-tu ?

Zamfira se signa rapidement.

— On dirait un vampire ! fit-elle.

Mitica se taisait, les simples paroles d’Isacesco se convertissaient pour lui en reproches amers et couvraient son front d’une rougeur qu’il cherchait à dérober sous son bonnet militaire.

La calèche des Comanescii et le cheval alezan de Lia-