Avant que Roquefort n’éditât les œuvres de Marie de Compiègne,
on ne connaissait d’elle que les fables traduites par
Legrand-d’Aussy, qui avait aussi publié et traduit, mais sans
nom d’auteur, quatre de ses Lais d’après le mss. de la Bibliothèque
nationale, lequel n’en contient que cinq, savoir :
1o Le lai de Guyemer, seigneur de Léon, dans la Basse-Bretagne,
2o le lai de Lanval ; 3o le lai de Ywenec ; 4o le lai de
Graelent (ce sont des noms de chevaliers bas-bretons, dont
Marie raconte en vers français les aventures merveilleuses ou
les histoires galantes) ; 5o le lai de l’Espine, où nous voyons
se dérouler sous une forme fort intéressante les amours d’un
autre chevalier bas-breton. Roquefort nous a fait connaître de
nouveaux lais, plus intéressants que les premiers, qu’il a
tirés, ainsi que le prologue, du mss. de la Bibliothèque
Harléienne, no 798, au British museum. On y trouve, outre
un prologue fort curieux par les détails historiques et les
indications personnelles qu’il donne sur l’auteur, 12 lais
dont 3 (le lai de Guyemer, le lai de Ywenec et le lai de
Lanval) étaient connus par les mss français[1]. Voici le titre
des 9 autres : 1o Le lai d’Equitan ; 2o le lai de Milun ; 3o le
lai d’Elivin ; 4o le lai de Bisclavaret (ce sont autant de noms
de chevaliers bas-bretons dont les aventures, parfois tragiques,
ne manquent pas d’intérêt) ; 5o le lai du Chaitivel, c’est-à-dire du malheureux, parce que le chevalier dont il est question
reste seul des quatre rivaux qui se disputaient dans un
- ↑ Les deux autres lais (le lai de Graèlent et le lai de l’Epine) que donne Roquefort et qu’il attribue sans autorité à Marie, sont considérés avec raison, par M. Mall, comme apocryphes.