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57 La femme enseigne à l’homme toute espèce de discours, elie [l’entretient et le redresse Par elle on va à Dieu (car voilà où se montre l’adresse), Aussi sûrement qu’un poisson peut vivre longtemps au sec sans [eau. Que Dieu lui envoie liesse (Que Dieu la tienne en joie!) » II y a dans la femme beaucoup de qualités, de choses profitables [(on de sagesse) et d’honnêteté Elles sont sages et intègres, et pleines de bonté. L’on peut tout aussi bien garder leur amitié Qu’on pourrait garder un glaçon en été. Quiconque voit dans la femme un air joyeux, un air de fête, Peut être bien sûr que c’est le signal de la tempête. Il n’y a pas en elle plus de sûreté qu’il n’y en a dans la bête, Qui pique de la queue, et caresse de la tête. XXIX. c. Com, au commencement du vers, est un bourdon amené par le vers suivant il faut le remplacer par Von, d’après la leçon du manuscrit G On puet tout aussi bien garder leur amitié. D donne Car on puet aussi bien gardier leur amitié. XXIX. 1. Preu. Si ce mot est ici adjectif, il est mis évidemment pour le substantif proece = prouesse, action de preux, et ici en particulier, qualité de celui qui est preux. Je ne connais pas d’autre exemple de l’emploi de preu, pris substantivement dans ce sens. Peut-être faut-il tout simplement le prendre au sens de profit. Ce serait alors une forme picarde de prou, comme au couplet IX. XXX. C Se vous veez a femme mener jo y euse feste, Soiez aussi seûr contre toute tempeste, Com un qui couchiez iert (sera) par dessous lez (près de) la [beste Qui point devers la queue et blandist comme beste. Ce dernier vers nous présente un bourdon facile à corriger, en mettant teste, au lieu de beste. C’est ce qu’a fait M. Jubinal, qui n’a pas lu le ms A, puisqu’il donne ce couplet comme particulier à C. Le sens de comme reste difficile à expliquer. Faut-il l’entendre au sens de du côté de, quant à? En tout cas, la leçon de A est plus simple et préférable. XXX. 3. Ne qu’il a = pas plus qu’il n’[y en]a. Tournure très-concise, et cependant très-claire; elle est, je crois, à regretter. Cf, C II. c. Il a. La tournure actuelle il y a, quoique beaucoup moins usitée que il a, dans l’ancienne langue, se rencontre cependant quelquefois dès le xme siècle. La forme archaïque il a, sans l’adverbe y, s’est conservée dans le style marotique. Exemple N’a pas longtemps (Racine, Épigrammes). La bête dont il s’agit est probablement fabuleuse.