Page:Marie de Compiègne - L’évangile aux femmes.djvu/73

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-69- XVII. Douce chose est de femme et en diz et en fais, Ne sont pas>ioteuses, n’ont mie trop de plais Quant sont esmeües, on les mettrait en paix (Lisez: Quant sont bien esmeûes, etc.) Aussi tost com li cinges feroit pour les mauvais. C’est une douce chose que la femme, et dans ses paroles et dans [ses actions. Elles ne sont pas querelleuses, elles n’ont pas trop deprocès. Quand elles sont en colère, on les calmerait Aussi vite que le singe arriverait à calmer les méchants. XVIII. Voir le texte du ms A, couplet XXIX. "XIX. J’ay mult chieres les femmes pour les biens que j’y voy. Elles ont pour moy fait tant que louer m’en doy. De tout qu’elles me dient tout aussi bien les croy, Com celui qui cent foiz m’aurait menti sa foy. Je chéris beaucoup les femmes pour les biens que je vois en elles Elles ont tant fait pour moi que je dois bien m’en louer. En tout ce qu’elles me disent, je les crois aussi bien Que je croirais celui qui cent fois m’aurait manqué de foi. XVII. a. D Douce chose est que feme. XVII. b. D Ne n’ont mie trop plaiz. XVII. c. d. D Quant sont bien esmeûes, si doucement font paiz, Aussi comme le cinge foroit pour les mauvaiz. Pour le troisième vers, la leçon de D rectifie celle de C, qui fait le vers faux. Esmeû a été de trois syllabes jusqu’au xive siècle. Quant au quatrième, M. Jubinala lu, je ne sais comment, li juges, par une confusion due sans doute à une lecture précipitée, à moins qu’il n’ait voulu faire une correction qui, je l’avoue, est assez séduisante. La leçon de D (le cinge, avec une faute contre la règle de 1’*) confirme notre lecture. Je ne garantis pas la forme foroit, qui est peut-être une erreur de lecture, ou plutôt une faute du scribe. XVII. 1. Cf. A. XVII. a., et la note. XVII. 2. Rio’teuses. Rioteus, riotous (querelleur), dérivé de riot, riote (tapage, dispute, combat, duel). Cf. anglais riot, italien rfotta. Origine inconnue. Le mot riotte se trouve encore dans La Fontaine et dans Saint-Simon, pris au sens de querelle. Plais, et au régime singulier plaid, qui a donné le mot moderne, du bas-latin placitum, assemblée publique de seigneurs sous les rois des deux premières races, pour juger les procès, ainsi dite, parce que les édits qui la convoquaient portaient quia taie est nostrum placitum(c&r tel est notre bon plaisir), de placere. Plus tard plaid s’est dit d’une audience de tribunal, puis du plaidoyer et du procès lui-même. XIX. c. M. Jubinal lit à tort De tout que hom médient, ce qui torture e sens et fait violence au manuscrit,