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NOTICE DU MANUSCRIT D.

Ce ms porte le n° 298 dans le catalogue de la Bibliothèque de la ville de Dijon. Il est de la deuxième moitié du XIVe siècle, d’après le témoignage du savant bibliothécaire, M. Guignard, qui n’ose lui fixer une date antérieure à 1350[1]. Il ne peut donc, comme le ms. A, nous servir dans notre discussion sur l’origine du fableau l’Evangile aux femmes. Il est difficile de classer ce ms., et de saisir le rapport qu’il peut avoir avec les autres. En effet, il offre, conjointement avec C, les deux premiers couplets servant d’introduction, et qui sont d’une si grande importance pour notre thèse. Mais d’autre part, il ne donne pas les 3 derniers couplets spéciaux à B et à C, lesquels semblent s’écarter du plan général de l’œuvre, et dont le dernier désigne nettement Jehan Durpain comme l’auteur du fableau : et d’ailleurs il présente un couplet, le dixième, qui ne se trouve que dans A, le plus ancien des mss. (V. A. XXXI la table de concordance, page 26, et le tableau de la page 54).

On voit qu’en somme le ms. D partage avec C et A le monopole d’un certain nombre de couplets (4 de C et 1 de A) ; et qu’il n’a de commun avec B que les couplets qui se trouvent dans tous les mss., sauf le couplet VIII, qui se rapporte aux couplets XVII de A, et XIV de B. Mais une chose frappe les yeux dans la table que nous avons donnée, c’est que les couplets de D, si l’on en retranche les deux premiers et les deux derniers, qui lui sont communs avec C, se rapportent tous à A, et sont rangés dans le même ordre, sauf le douzième, qui

  1. Ce travail était en partie imprimé, quand a paru le Bulletin de la Société des anciens textes français, nos 3 et 4, qui contient une notice de ce ms., par M. G. Paris. D’après les explicit qu’il renferme, ce ms aurait été écrit en décembre 1355, pour la partie où se trouve notre fableau, et en septembre 1362, pour le reste.