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LAI DE MILON.

ses jours. Sur terre, lui dit-elle, il n’est meilleur chevalier, il est preux, hardi et vaillant. Le jeune homme qui écoutoit avec attention, fut agréablement surpris lorsqu’il entendit le récit des hauts faits de Milon ; enchanté de ce qu’il venoit d’apprendre, il réfléchit qu’il ne seroit pas digne d’une telle origine, s’il ne cherchoit pas à s’illustrer dans les pays étrangers. Le lendemain il prend congé de sa tante qui, en lui donnant beaucoup d’argent, l’exhorte à toujours se conduire comme un loyal chevalier. Le jeune homme part, arrive à Southampton[1], s’embarque, et descend à Barfleur. Il se rend aussitôt en Bretagne, où il se fit remarquer dans les tournois et estimer des gens braves et riches. Le jeune homme ne se rendoit jamais dans un tournoi sans remporter l’avantage sur les autres combattants. Il aimoit les pauvres chevaliers, leur donnoit ce qu’il gagnoit sur les riches, et faisoit

  1. Ville dans le comté de Hante, à l’embouchure du Test, vis-à-vis de l’île de Wigth.