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NOTICE

C’est dans cette province que Geoffroy de Monmouth découvrit l’ouvrage original qui servit de guide à ces écrivains du XIIe siècle, qui, les premiers, firent passer dans notre langue les exploits d’Arthur et des vaillants paladins de sa cour[1].

Les traditions bretonnes et le merveilleux employé dans les romans de la Table-Ronde et dans les Lais, ont été tirés en partie de la Bible et de la mythologie des Grecs ; ces combats héroïques, ces aventures périlleuses, ces géants ou ces hommes sauvages, ces serpents terrassés, ces lions ou léopards domptés, ces monstres ou dragons vaincus se rencontrent à chaque pas dans ces deux livres.

Les Lais bretons étoient fort estimés, car le plus bel éloge qu’on pouvoit faire d’un chevalier, étoit de dire qu’à la valeur il joignoit le talent de chanter ou de composer des Lais en s’accompagnant de la harpe[2] ;

  1. État de la Poësie françoise, p. 142 et 471.
  2. État de la Poësie françoise, p. 114 et 115. Ancient Engleish metrical romanceës, selected and publish’d by Joseph Ritson, vol. III, pag. 272. M. de la Rue, loc. cit. p. 22—24.